Le droit à l’animal : un artifice ?

Samedi 3 décembre à 18 heures, Le Hublot à Nice accueillait une table ronde sur le droit de l’animal. Dans le cadre de la clôture de l’exposition Artifice numérique #05 Animal !, cet événement fait suite à l’émission débat sur la biodiversité du 26 novembre. Experts, artistes et associations ont apporté des axes de réflexion.

Une salle pleine, dans une ambiance de plateau télé. Canapés rouges sur lesquels sont assis les invités, lumières des projecteurs et public dans l’ombre. L’odeur de la nourriture préparée juste à côté est réconfortante, comme à la maison. Toutes les conditions sont réunies pour commencer le débat. Christian Razeau, membre de Greenpeace et secrétaire de l’association du droit animalier (ADDA) à Nice, est présent aux côtés de Frédéric Alemany, responsable du Hublot où se déroule l’évènement. Face à eux, l’association L214, représentée par Caroline et Cécile. Et Marie-Cécile Lasserre, enseignante chercheuse sur le droit animal, à l’Université Côte d’Azur. Ces acteurs se battant pour le droit animal sur le territoire se rencontrent et font connaissance lors de cette table ronde.

Des thématiques actuelles

Avec une ouverture d’esprit contrebalancée par les restrictions des lois, les droits des animaux sont discutés. Quel est leur statut ? La situation aujourd’hui ? Peut-on considérer qu’une bête travaillant pour nous doit toucher des droits ? Progressivement, seront abordées les notions artistiques, scientifiques et juridiques autour du monde sauvage et les cas particuliers en fonction des espèces. La vision et la perception anthropocentrée de l’Homme est la clé du problème.

Cette relation est basée sur nos intérêts et l’utilisation que nous en faisons. Leur octroyer des droits, c’est ouvrir la considération que l’on a d’eux, mais de leur point de vue à eux, non anthropocentré.”, exprime Caroline d’L214.

Le public interagit, les discussions sont riches en rebondissements et en réactions. Des bouches auxquelles on se retrouve pendu, des informations pertinentes, surprenantes et une réactivité très agréable alimentent le débat.

Un débat animé

Charlène Dray, enseignante chercheuse à l’université, membre du laboratoire à l’INRA à Montpellier et artiste dans le cirque expérimental, apporte un point de vue contradictoire.

Dans l’art, il y a une différence entre les animaux de cirque et les animaux d’exposition. Certains dresseurs ont une relation avec leurs animaux sauvages, le rôle de l’art est de montrer ce dont les animaux et les humains sont capables ensemble, sans notion de maître animal, juste dans une relation de partage.”

Ces propos font monter la tension, soulèvent d’autres réflexions. Une table ronde passionnante avec des acteurs locaux, agissant chaque jour pour cette cause. On en apprend plus sur la situation à Nice et la politique sur le droit animal dans notre département. Les enjeux et les solutions envisageables à notre échelle clôturent la discussion collective.

Un podcast passionnant à écouter avec le volume à fond !

Laure GONZALEZ