Rencontre avec une militante : Geneviève Legay

Lors de la manifestation du 5 décembre dernier à Nice contre la réforme des retraites, nous avons pu rencontrer Geneviève Legay.

Cette militante niçoise est investie dans de nombreuses luttes : Avec les gilets jaunes, Attac 06, Face (fondation agir contre l’exclusion), Ensemble (mouvement politique de gauche écologiste), le mouvement féministe et un collectif contre le racisme.

Depuis le 23 mars 2019, elle est devenue une “icône” du militantisme niçois. Ce jour-là, elle a été gravement blessée à proximité de la place Garibaldi lors d’une charge de policiers.  Elle manifestait alors pour le droit de manifester, qui est un droit constitutionnel , alors que les manifestations étaient interdites à cet endroit-là à ce moment-là. En effet, du fait de la rencontre prévue entre le président français et chinois à Beaulieu sur mer, un arrêté préfectoral avait été déposé pour interdire les manifestations.

L’enquête qui a suivi sur cet événement a ensuite été vivement contestée, en particulier lorsqu’il a été révélé par Mediapart que l’enquête avait été confiée à la compagne du commissaire de police mis en cause.

Lors de notre rencontre, Geneviève est rapidement revenue sur ces événements avant de nous parler de son opposition à la réforme des retraites.

Interview de Geneviève Legay (7’35) :

Pour elle, la réforme implique avant tout un changement de société. On passerait ainsi du système actuel fondé sur la solidarité intergénérationnel, qui est un système par répartition, qui date de 1945, à un système qui serait de plus en plus ouvert à la capitalisation.

C’est une offre au privé et c’est surtout un changement de philosophie de vie, de société, où il n’y aura plus cette solidarité.

En effet, selon elle, les pensions de retraite vont baisser avec le régime par points et cela va obliger les gens à prendre une complémentaire auprès du secteur privé.

Elle dénonce cette réforme, d’autant plus que selon elle, le déficit de la Sécurité Sociale, qui comprend celui des caisses de retraites (voir chiffres de l’INSEE), est minime.

Elle ajoute que ce sont les femmes qui vont être les plus touchées (voir article), alors qu’il y a déjà une grande différence entre les pensions de retraite des hommes et des femmes, à cause des inégalités salariales. Elle demande alors l’égalité salariale afin de respecter la loi de 1983 et de financer les retraites car si les salaires augmentent, les cotisations sociales augmentent aussi.

Ensuite, Geneviève nous a parlé de son livre, paru récemment, qui revient sur sa vie militante et son parcours (origines sociales, études, etc…).

Enfin, elle évoque les lettres ouvertes qu’elle a rédigé à l’attention du président ainsi qu’aux forces de l’ordre.

Pour conclure, la militante qui se mobilise encore aujourd’hui pour les générations présentes et futures, finit sur cette phrase :

“Ils ont voulu me fracasser, ils m’ont fracassée, mais je suis une femme debout.”

Quentin (article et prise de son) et Lola (interview et montage).