Réflexion sur les tiers-lieux au 109

Vendredi 9 octobre, une journée de réflexion sur les tiers lieux a eu lieu à l’Entre-pont, implanté au 109, pôle de cultures contemporaines de la Ville de Nice. Cette journée a été à l’initiative de l’Université Côte d’Azur dans le cadre de la fête de la science, et poursuit un travail de recherche de différents laboratoires. Ces chercheurs de l’équipe CREAMED, se sont rencontrés le matin pour échanger sur la question animée par Linda Ravez, puis l’après-midi était ouverte au public et un grand nombre d’étudiants en ont profité.

Margaux, en service civique au Hublot, elle-même étudiante en master en sciences de l’information et de la communication, a pu recueillir la parole de trois maîtres de conférences et interroger par la même occasion les étudiants sur le sujet. “Cela m’a permis de sortir de l’aspect théorique étudié en cours », exprime t-elle.

Isabelle Horvath est maître de conférences HDR à l’Université de Haute-Alsace et enseignante en sciences de gestion et du management à l’Université d’Aix-Marseille. Elle tente de définir le tiers-lieu, qui selon elle, est un concept évolutif. Le tiers-lieu peut être une réponse à la crise sanitaire, notamment face à cette désocialisation qu’engendre l’épidémie. Elle ajoute à la fin de cet entretien que l’ensemble des acteurs ont quelque chose a élaboré et l’objectif est de construire un nouveau dialogue.

Ce sont des lieux alternatifs (…) et coopératifs.

Interview de Isabelle Horvath (3’34)

Anne Gagnebien, maître de conférences à l’UFR Ingemedia à Toulon en sciences de l’information et de la communication et membre du laboratoire IMSIC, a commencé par aborder la notion des tiers-lieux avec les fablabs où on peut parler et faire des choses. Pour elle, il faut des lieux où les gens peuvent se réunir en collectif. Elle est pour jardiner des “communs”. Elle pense que les tiers-lieux peuvent faire revenir les gens dans la ville.

Si tu ne veux pas de domination et de hiérarchie sociale, il faut quand même des lieux comme ça.

Interview d’Anne Gagnebien (3’40)

Emilie Pamart, maître de conférences en sciences de l’information et de la communication à l’Université d’Avignon et membre du laboratoire « culture et communication », ne peut pas définir ce qu’est un tiers-lieu et c’est justement la réflexion d’aujourd’hui, précise t-elle : essayer de dégager un inventaire de définitions et arriver à montrer les points communs et aussi les éléments de différenciation.

Je ne m’aventurai pas dans une définition.

Interview d’Emilie Pamart (6’42) :

Iris, étudiante à l’Université de Nice en Master 2 EMIC, vient rejoindre la table ronde autour de cette notion avec curiosité. Passionnée par les arts vivants, elle a un avis déjà bien tranché sur la question. Pour elle, le tiers-lieu est un lieu de rencontres qui favorise la création. Cela n’est pas nouveau et  aujourd’hui, on légitime ces lieux. Son projet est de monter un tiers-lieu dans les campagnes en Vendée.

C’est presque une institutionnalisation.

Interview d’Iris, étudiante (2’18) :

Alois Déras, étudiant à l’Université de Nice en Master 2 DISTIC (étude digitale du point de vue de la recherche), considère que le tiers-lieu est un espace hybride entre l’espace privé et l’espace professionnel. Dans un tiers-lieu, les gens s’arrêtent pour se consacrer à une activité ou échanger entre eux.

Ça va au-delà d’un espace de passage. 

A la fin de l’après-midi, les échanges se sont poursuivis et Margaux a proposé un plateau radio au moment du départ avec plusieurs étudiants venus y participer. Ceux-ci s’expriment et l’un d’eux donne son point de vue quant à l’enjeu des tiers-lieux : il s’agit de garder sa manière de fonctionner tout en demandant un soutien financier de la part des collectivités qui souhaitent en tirer parti.

C’est une question d’équilibre !

Avec Jessica, Maxime, Thalis, Melissa, étudiants en master 2 EMIC (6’18) :

Reportage et interviews de Margaux Casadei.