Mobilisation “Toutes aux frontières” à Nice

Samedi 5 juin 2021 a eu lieu la grande mobilisation transnationale “Toutes aux frontières » pour dire non aux politiques migratoires européennes actuelles, non à la militarisation des frontières, la criminalisation des personnes migrantes et des solidaires, les violences faites aux femmes, enfants et minorités de genre et sexuelles sur la route de l’exil. Organisée depuis de longs mois par plusieurs collectifs, associations, syndicats et féministes de tous les pays d’Europe qui ne baissent pas les bras, cette manifestation a rassemblé plus de 3000 personnes à Nice avec des citoyens qui sont sur le terrain, des vélos venus de Suisse, de Belgique, de Grenoble, des femmes réfugiées venues soutenir d’autres qui sont encore dans des conditions de survie extrême, avec des paroles d’espoir, contre la violence.

Interview d’Elisabeth de la CIMADE (5’10) 

Nous avons rencontré Elisabeth de la CIMADE – Nice qui défend le droit des étrangers. Elle nous explique dans cet entretien la situation des étrangers en France, notamment des personnes qui arrivent à passer la frontière par Vintimille ou Briançon et qui sont systématiquement refoulées vers l’Italie. Les droits fondamentaux sont bafoués. Puis elle explique qu’aujourd’hui : “on est là pour les femmes”.

La quasi majorité des migrant.e.s sont des femmes.

Interview de Maguy de l’Union des femmes du monde GAMS Sud (6’17)

Maguy milite contre l’excision, le mariage forcé et toutes violences liées aux traditions, faites aux femmes et aux filles. Toutes ces femmes du monde sont venues pour participer à la mobilisation pour dire “non aux frontières”. Son message est que les femmes doivent être libres de voyager partout. Son interview est suivi de son discours qu’elle a prononcé sur le camion contre le patriarcat qui fait que les femmes sont discriminées. 

On peut les aider en les acceptant déjà.

Interview d’Amélie de l’Assemblée PACA-Ligurie (3’47)

Amélie nous raconte la genèse du mouvement, créé en 2019, qui a initié la mobilisation de “Toutes aux frontières”. Elle est membre du comité qui a organisé localement le rassemblement. Malheureusement, dans cette lutte de défense des femmes et des personnes sur le chemin de l’exil, la situation ne tend pas vers le mieux.

Les mesures politiques ne vont pas dans le bon sens. 

Dès 11h sur la place Massena, les gens se sont réunis et ont pu assister à plusieurs événements : l’arrivée des vélos venus de toute la France, l’atelier “cerf-volant”, symbole de la manifestation (car un cerf-volant n’a pas de frontières), un atelier maquillage, fresque, des prises de paroles et des chants notamment de Zarys Falcon, colombienne, qui nous a fait vibrer.

Podcast des avis des rencontres tout au long de la mobilisation (6’42)

Nous avons rencontré et interrogé beaucoup de féministes.

Vous pourrez entendre l’arrivée de tous les vélos sur la place Massena, puis Lou qui a fait partie de ce long périple en vélo. Puis il y a Nadine, Pierrot, Diana, une anonyme, un père de famille et Thomas.

Macha et Pascal de la batucada de Grenoble, et ensuite Nadette, féministe depuis longtemps qui a participé à la création d’une trentaine de cerfs-volants.

Interview de Lou, militante niçoise (2’41)

Lou, une amie de cœur de Pinar Selek, participe à la convergence des luttes. On la retrouve au front de plusieurs combats. Elle est féministe et se bat aussi pour le climat, contre les frontières et défend les droits LGBT en soutenant des permanences pour les personnes transgenres.

Aujourd’hui, elle manifeste pour que l’on n’oublie pas le sort des personnes migrantes ET transgenres, qui font souvent partie des femmes les plus discriminées.

Je suis aussi participante au mouvement LGBT.

Interview de Cristou et Monique de Briançon (4’57)

Cristou est habituée à côtoyer des réfugié.e.s qui font étape dans la ville où elle vit. Elle a aussi beaucoup d’amis qui sont en procès pour avoir sauvé des migrants dans les Hautes Alpes. Elle reproche aux magistrats l’injustice des peines de prison ferme réclamées pour punir des gestes d’humanité. Monique est membre de l’association “Tous migrants” (tousmigrants.weebly.com) qui dénonce les drames qui se déroulent à la frontière franco-italienne.

Il y a des chasses à l’homme, aux femmes et aux réfugiés qui traversent la frontière.

Interview de Marie-Thérèse de Toulouse (5’58)

Marie-Thérèse est de la marche mondiale des femmes Occitanie et avec Pinar Selek, elle avait décidé à Genève de faire une action commune sur les actions des frontières. Sur Toulouse, elle a beaucoup travaillé avec les quartiers populaires car beaucoup sont dans les quartiers.

Elle explique le travail qu’elle fait dans sa ville pour aider les migrantes au niveau de l’hébergement, de la scolarité des enfants, l’alimentation. Il y a des situations extrêmes et on essaie de leur rendre la vie un peu plus humaine.

On est environ 300 personnes à être venues d’Occitanie.

Podcast de l’ambiance sur la place Massena (13’50)

Ce podcast commence par la voix poignante de Zarys puis on peut entendre Pinar Selek, un des piliers de l’organisation qui a vécu l’horreur en étant elle-même réfugiée à Nice depuis plusieurs années. “Nous invitons tout le monde pour agir malgré nos différences.” ;  “Notre action est une création collective et nous essayons de créer une beauté collective.” ; “Nous allons reconstruire le monde par le bas.”

Nous voulons juste la vie.

Puis d’autres féministes ont pris la parole et ont expliqué la suite du programme de la manifestation.

Reportage photos de Tania & Lola
Vidéo d’un cerf-volant, symbole des femmes de “Toutes aux frontières”

Toutes ces femmes militantes et/ou réfugiées veulent crier haut pour être entendues et n’oublient jamais les autres qui sont encore sur le côté du chemin ; elles nous donnent une leçon, un rappel. Pinar Selek les nomment “les invisibles” (ralliés par aussi les femmes victimes de violence, de discrimination de genre), et pour cette journée de mobilisation, “les invisibles” ont prit la parole et comptent bien la garder.  

En savoir plus pour la suite de la mobilisation : communiqué du collectif Toutes aux frontières du 8 juin 2021

Reportage de Tania & Lola.