Master Class Karim Dridi

© Antoine Agoudjian - Tessalit Production - Mirak Film
© Antoine Agoudjian – Tessalit Production – Mirak Film

Pour la sortie de son film “Chouf”, le réalisateur Karim Dridi a donné une Master Class au Théâtre National de Nice le mercredi 19 0ctobre à 16h, dans le cadre du festival du court métrage : “Un festival c’est trop court!“. Les participants de l’atelier Ligne16 ont d’ailleurs assisté avant, à la projection de 5 court-métrages et ont fait les web-reporters (voir le reportage qu’ils ont publié).

Décidément, les cinéphiles sont gâtés à Nice en ce mois d’octobre avec ce festival organisé par l’association Héliotrope, puis à la fin du mois avec les Master Class d’Abel Ferrara et de Bertrand Bonello.

Une Master Class, c’est quoi? Inspirée des classes de maître en musique, ici c’est un cours informel ouvert au public, durant lequel le maître partage son expérience.

Karim Dridi, réalisateur franco-tunisien né à Tunis, nous a parlé “direction d’acteurs non professionnels d’un quartier de Marseille” ; Chouf* étant son troisième long métrage avec la cité phocéenne comme toile de fond. Il a aussi abordé les questions sociales qui le tiennent à cœur, comme la mauvaise image des quartiers dans la société mais aussi des films sur le sujet. La Master Class était d’ailleurs animée par Julien Gaertner, chercheur et enseignant à Sciences Po Paris, spécialiste de l’histoire de l’immigration.

Nous avons pu ensuite assister à la projection du making-of de Chouf. Ce film relatant le tournage, fait la part belle aux acteurs du film et de “comment Karim Dridi les poussait durant les prises, et aussi durant les pauses”. Mais le making-of présentent aussi la vie du quartier durant le tournage, de certains habitants victimes de sa mauvaise réputation pour qui un film comme Chouf ne ferait qu’aggraver les choses. Les mères de famille, victimes de près ou de loin des règlements de compte, sans l’approbation desquelles K. Dridi n’aurait pas tourné le film par respect pour ce qu’elles vivent; les anecdotes sur la cohabitation avec les dealers du quartier.

dscf5638Enfin, la Master Class s’est conclue par une série de questions du public. Des étudiants en cinéma étaient curieux d’en savoir plus sur la gestion d’acteurs. D’autres membres du public étaient plus intéressés de savoir en particulier comment gérer des acteurs non-professionnels et quel était leur avenir dans le monde du cinéma. Il faut dire que les jeunes interprètes de Chouf ont pu monter les marches du festival de Cannes, ce qui n’est pas rien. Karim Dridi préfère travailler avec des non professionnels car ils ne sont pas encore formatés, ils sont spontanés et “ne se regardent pas jouer“. Ainsi, même s’il s’est montré élogieux pour certains ; il est convaincu de leur potentiel, mais la probabilité qu’il soit amené à les appeler sur un autre projet est très faible.

Une master class qui donne envie de voir le film ! On regrette pourtant que ce long métrage soit difficilement programmé par les salles de cinéma. Le sujet des trafics dans les cités joués par de jeunes caïds n’étant malheureusement pas bienvenu.

Article & photos de Benoît Benedetti.

*Chouf, ça veut dire “regarde” en arabe. C’est le nom des guetteurs des réseaux de drogue de Marseille. Sofiane, 20 ans, brillant étudiant, intègre le business de son quartier après que son frère, un caïd local, est tué sous ses yeux. Pour retrouver ses assassins et le venger, Sofiane est prêt à tout.

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