Les origines de la mobilisation pour le climat

Manifestation le 15 mars à Nice

Le 15 mars dernier, lors de la 1ère manifestation étudiante pour le climat, nous avons rencontré : Alban, chercheur en astrophysique, et Cédric du collectif “Citoyens pour le climat”.

Le temps d’une interview, ils nous ont permis de revenir sur les origines de cette mobilisation citoyenne.

La PROCHAINE MARCHE étudiante pour le climat à Nice est prévue pour le VENDREDI 24 MAI.

Voici les deux INTERVIEWS réalisées par Quentin Brun, lors de la marche du 15 mars :

Interview d’Alban chercheur précaire en astrophysique :

Interview de Cédric de Citoyens pour le climat :

L’urgence climatique

En octobre 2018, le nouveau rapport du GIEC (groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), aussi surnommé “le rapport de la fin du monde”, prévenait qu’il fallait agir très vite : “Limiter le réchauffement climatique à 1,5° au-dessus des niveaux préindustriels est une tâche herculéenne impliquant des changements rapides et spectaculaires dans le mode de fonctionnement des Etats, des industries et des sociétés”.

Un problème dont tout le monde parle mais dont peu de gens connaissent l’explication. Cette vidéo du journal “Le Monde” explique ce phénomène et ses conséquences. 

Cette question, malgré ce qu’on en dit, malgré les discours politiques, n’est pas prise au sérieux par les décideurs actuellement”, nous exprime Alban.

 

https://citoyenspourleclimat.org

C’est d’ailleurs pour faire face à cette inaction que le collectif “Citoyens pour le climat” s’est crée pour rassembler les gens comme nous l’explique Cédric.

S’unir pour montrer la force du mouvement au pouvoir politique, tel est l’objectif.

 

 

 

Ainsi le rassemblement du 15 mars dernier devait marquer le point d’orgue des manifestations pour le climat suivies par les jeunes du monde entier depuis quelques mois. La demande d’action de l’Etat des jeunes pour lutter contre le dérèglement climatique est donc d’autant plus légitime que l’urgence est de plus en plus grande.

Ils demandent ainsi que l’Etat s’engage véritablement dans la lutte contre le dérèglement climatique, que ce soit en respectant les accords de Paris de 2015 ou en déclarant un “Etat d’urgence climatique”. Cédric nous rappelle l’urgence de l’action pour limiter le changement climatique car il y a déjà de nombreuses catastrophes, notamment comme les feux de forêt ou les sécheresses en France lors de l’été 2018. “La question, c’est de savoir si cette augmentation (des températures) va être de 2, 3, 4 ou 5°c”, explique Alban et il ajoute :

Il nous faut surtout une direction idéologique et une ligne politique claire”.

Inaction politique et initiatives individuelles

Le problème est que la France, où ont été signés les accords de Paris de 2015 sur le réchauffement climatique (qui ont notamment comme objectif de contenir d’ici à 2100 le réchauffement climatique « bien en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels »), est loin de respecter cet accord car elle n’est pas à la hauteur de l’enjeu climatique.

Au niveau des émissions de dioxyde de carbone on est à 7% au-dessus des cibles des accords de Paris”, précise Alban.

 

Accord de Paris, signé en 2015 à l’issue de la COP 21

Ce constat est d’autant plus alarmant alors même que ces objectifs ne sont pas considérés comme étant assez ambitieux pour lutter contre une hausse des températures de 2°C par rapport aux niveaux préindustriels.

Tout cela alors même que nous faisons croire au monde entier que nous sommes les “champions du climat” avec le fameux slogan de notre président Emmanuel Macron “Make our planet great again” (Rendons sa grandeur à notre planète).

 

Actuellement, les mesures qu’on a vis-à-vis du changement climatique, ce ne sont pas des mesures, ce sont des mesurettes”, souligne Alban.

Au “One Planet Summit” fin 2017

Face à l’inaction des politiques, il est possible de changer ses habitudes personnelles comme nous le disent Cédric et Alban.

Des collectifs comme “Citoyens pour le climat” ou encore comme “On est prêt” sur internet nous incitent ainsi à agir à notre échelle pour commencer mais cela ne suffira pas à résoudre le problème comme on pourrait nous le faire croire.

 

C’est pour cette raison que pour Alban :

 Le changement passera avant tout par la politique, par une action collective”.

En effet, les mesures à prendre pour faire changer les choses vont tellement à l’encontre de nos habitudes que seule une action de l’Etat pour contraindre les citoyens peut mener la lutte.

Le contexte actuel de la mobilisation

Lien entre la mobilisation des gilets jaunes et celle pour le climat

La mobilisation pour le climat s’inscrit dans un contexte bien particulier. Premièrement, dans un contexte d’agitation sociale depuis le 17 novembre dernier avec les manifestations des gilets jaunes : victimes de la politique écologique injuste qu’a représenté la hausse de la taxe sur le carburant pour des personnes dépendantes de la voiture et qui doivent penser à leur “fin du mois” avant de penser à la “fin du monde”.

Deuxièmement, dans un contexte de demande d’action de l’Etat en matière climatique depuis la démission du ministre de la Transition écologique et solidaire Nicolas Hulot en août 2018 qui a montré que nous ne sommes pas à la hauteur des enjeux de notre temps. 

Plus de 2 millions de signatures

Comme l’a notamment montré la pétition en ligne “L’Affaire du siècle” signée par plus de 2 millions de personnes dans le but d’assigner l’Etat français en justice pour inaction face au changement climatique qui menace la vie des citoyens.

Ce réveil citoyen s’inscrit enfin dans un contexte où de nombreuses théories scientifiques mettent en avant le fait que le changement climatique, additionné à la fin des ressources (pétrole, charbon, uranium, métaux rares etc…) et à d’autres phénomènes déclenchés en cascade pourraient conduire à un “effondrement” de nos civilisations.

Comme le note Cédric :

Des recherches nous rappellent que la fin de l’humanité est plausible”.

Raison de plus pour agir et se mobiliser dans la rue dès le 24 mai prochain.

Quentin Brun.

Autres liens :

Article Le Monde, 10 janvier 2019 : Macron et l’écologie : après 18 mois de pouvoir, un inventaire pas très vert

Article Le Monde, 5 février 2019 : Le sucès inatendu des théories de l’effondrement