Action aquatique contre Corsica Ferries

Dimanche 13 octobre vers 15h, un collectif s’est réuni à côté de la base nautique de Nice pour mener une action qui sort de l’ordinaire. Une vingtaine de militants ont déployé une banderole géante dans l’eau en direction du Corsica Ferries au moment où le bateau était entrain d’entrer dans le port de Nice.

Le but de cette action de désobéissance civile était de dénoncer le fait que la compagnie utilise des carburants très polluants alors qu’il existe des alternatives.

Ainsi, la compagnie met en péril la santé des habitants en polluant l’air, elle pollue la mer et contribue au réchauffement climatique.

Le collectif

Le référent média du collectif nous explique que le groupe réunit des personnes venant de différents mouvements comme ANV COP 21, Extinction Rebellion ou encore les gilets jaunes. Mais aussi des citoyens qui se sentent simplement concernés par cette cause et qui souhaitent agir.    

La volonté de ce collectif est d’améliorer la qualité de vie des gens tout en éveillant les consciences, comme ils ont pu le faire sur la plage durant leur action.

Le problème du monopole

Pour eux, les autorités sont en partie responsables du problème car il n’y a pas d’alternative pour le passager s’il veut arrêter de prendre le Corsica Ferry. Il y a ainsi un monopole de la compagnie sur ce marché qui est au cœur du problème. Comme nous le dit le référent média du collectif :

Cette absence d’alternatives plus propres, plus saines que ce soit pour l’environnement ou pour le social, est aussi en grande partie responsable”.

Lien avec les gilets jaunes

Comme nous le dit Alex, gilet jaune et membre d’Extinction Rebellion, le lien de cette action avec le mouvement des gilets jaunes est évident. Il s’agit avant tout d’une question d’égalité. Ainsi l’Etat veut faire payer aux gens une taxe sur le carburant car ils polluent trop tandis que les bateaux de croisières polluent sans problème alors même qu’ils pourraient employer des carburants moins polluants.

Il nous rappelle que l’on nous dit sans cesse “d’être écologistes” alors même que le kérosène des avions de tourisme n’est pas taxé et que les grands navires utilisent du fioul très nocif pour des raisons économiques malgré l’existence de solutions (exemple : être branché sur une alimentation électrique du port plutôt que de faire tourner les moteurs au fioul).

C’est pour cela que selon lui, le slogan “Fin du monde, fin du mois même combat“, qui réunit les revendications des gilets jaunes et des mouvements écologistes, porte tout son sens.

Pour Tilou, aucun effort n’est fait car selon lui, le pouvoir politique est limité par les grandes entreprises. Ainsi il souligne que l’on nous parle du principe du pollueur-payeur au niveau économique alors même que les entreprises les plus polluantes ne paient pas de taxes par rapport à la pollution qu’elles engendrent. L’intervention de l’Etat est donc primordiale pour réguler le marché selon eux car comme le dit Alex :

Les entreprises ne sont pas là pour faire du social, ni de l’éthique”.

Suite du mouvement

Cette action n’était que la première d’une suite d’actions qui vont être menées dans les semaines et mois à venir. Même s’ils considèrent leur action comme une réussite, ils sont conscients qu’ils ne feront pas plier Corsica Ferries en une seule fois. Comme nous le dit Pierre, participant de l’action, il faut maintenant étendre le mouvement en “s’attaquant” aux bateaux de croisières. Il met aussi en avant le fait qu’il faut continuer à faire des actions locales afin que les gens se sentent concernés.

Et à ceux qui oseraient dire que leurs actions ne servent à rien, le référent média du collectif répond que «si on ne bouge pas, on ne réglera pas les problèmes”. Au delà de ça, il précise que ce nouveau type d’action doit aussi mettre en lumière une réflexion plus vaste de la société sur la place du tourisme de masse aujourd’hui et de ses conséquences, que ce soit sur la planète ou sur la santé des habitants.

Quentin Brun (article) et Hélène Bret (photos).